« le
Monde » du 4 avril consacre toute une page sur l’emménagement de
l’université de Luxembourg au campus Belval. Sous la plume de Jessica Gourdon
et avec une grande caricature de Simon Landrein, l’article cite le
recteur : « L’idée est de faire de Belval une sorte de Silicon Valley
au cœur de l’Europe. » Suivant Jessica Bourdon « (Belval) incarne la
volonté du pays de ne plus s’appuyer uniquement sur sa puissance financière,
mais également sur le savoir et l’innovation. Le site doit aussi permettre de
revitaliser cette région dévastée par la fin de la sidérurgie et désengorger la
capitale, à 20 kilomètres au nord. »
Près
avoir traité l’histoire et le financement de l’université, l’auteure s’étonne
que « ce vaste campus restait, un vendredi midi, encore bien désert. La
vie étudiante tout comme la culture académique restent à construire. » Les
domaines qui concentrent l’effort sont : l’informatique, la
cyber-sécurité, la modélisation des données, le biomédical, la santé, le droit,
la finance et l’éducation. L’auteur ne mentionne pas que la finance et le droit
restent à Luxembourg-Ville pour ainsi dire sous étroite surveillance de la
place financière et qu’à Belval il existe bien une faculté des sciences
humaines.
Mais
elle cite un ancien professeur d’histoire du Grand-Duché : »
L’université ne se positionne pas vraiment comme un lieu du débat public. Elle
est un peu comme un corps étranger. (Marquée) par une pensée libérale
anglo-saxonne, elle n’a pas le rôle critique vis-à-vis de la politique, de
l’économie ou de la société du Luxembourg. » Voilà qui est bien dit.
L’auteure
ne s’est pas intéressée à la structure de gestion de l’Université qui favorise
l’emprise directe du monde de la finance et défavorise largement tant les
enseignants que les étudiants.
Ce
qui n’intéresse pas Jessica Gourdon mais qui devrait nous intéresser c’est
l’invisibilité des étudiants de l’Uni à Esch. Pourtant, il n’y a pas mal de
logement dans la ville traditionnelle. A Belval, les locaux
« tendance » (à savoir des chaînes réactives aux modes et occasions)
fleurissent. A Esch-centre, on ne voit pas les locaux pouvant accueillir les
étudiants suivant leurs goûts propres et leurs bourses dégarnies.
(8.4.2018)
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