Sonntag, 8. April 2018

Chroniques eschoises: « Une pensée libérale anglo-saxonne »


« le Monde » du 4 avril consacre toute une page sur l’emménagement de l’université de Luxembourg au campus Belval. Sous la plume de Jessica Gourdon et avec une grande caricature de Simon Landrein, l’article cite le recteur : « L’idée est de faire de Belval une sorte de Silicon Valley au cœur de l’Europe. » Suivant Jessica Bourdon « (Belval) incarne la volonté du pays de ne plus s’appuyer uniquement sur sa puissance financière, mais également sur le savoir et l’innovation. Le site doit aussi permettre de revitaliser cette région dévastée par la fin de la sidérurgie et désengorger la capitale, à 20 kilomètres au nord. »

Près avoir traité l’histoire et le financement de l’université, l’auteure s’étonne que « ce vaste campus restait, un vendredi midi, encore bien désert. La vie étudiante tout comme la culture académique restent à construire. » Les domaines qui concentrent l’effort sont : l’informatique, la cyber-sécurité, la modélisation des données, le biomédical, la santé, le droit, la finance et l’éducation. L’auteur ne mentionne pas que la finance et le droit restent à Luxembourg-Ville pour ainsi dire sous étroite surveillance de la place financière et qu’à Belval il existe bien une faculté des sciences humaines.

Mais elle cite un ancien professeur d’histoire du Grand-Duché : » L’université ne se positionne pas vraiment comme un lieu du débat public. Elle est un peu comme un corps étranger. (Marquée) par une pensée libérale anglo-saxonne, elle n’a pas le rôle critique vis-à-vis de la politique, de l’économie ou de la société du Luxembourg. » Voilà qui est bien dit.

L’auteure ne s’est pas intéressée à la structure de gestion de l’Université qui favorise l’emprise directe du monde de la finance et défavorise largement tant les enseignants que les étudiants.

Ce qui n’intéresse pas Jessica Gourdon mais qui devrait nous intéresser c’est l’invisibilité des étudiants de l’Uni à Esch. Pourtant, il n’y a pas mal de logement dans la ville traditionnelle. A Belval, les locaux « tendance » (à savoir des chaînes réactives aux modes et occasions) fleurissent. A Esch-centre, on ne voit pas les locaux pouvant accueillir les étudiants suivant leurs goûts propres et leurs bourses dégarnies.

(8.4.2018)

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