Sozialbericht Esch/Alzette 2017
Sous ce titre, la
Ville vient de publier un important rapport en collaboration avec uni.lu et
avec le soutien du Luxemburg institute of socio-economic research . Pour les
sources les auteurs ont collaboré avec Emmanuel Cornelius, le chef des services
sociaux de la Ville. L’étude traite en 12 chapitres et sur 216 pages la
structure socio-démographique de la population, l’habitat et l’environnement de
l’habitat, l’instruction, la qualification et l’égalité des chances, les
situations de vie et la pauvreté, la cohésion sociale. Le rapport est
disponible sur le site de la Ville. Nous relatons et commentons sous cette
rubrique « certaines choses d’Esch… »
des sujets qui nous paraissent marquants et ceci « in loser
Folge ».
La
mortalité des deux sexes
Les auteurs du « Sozialbericht »
remarquent à raison que l’espérance de vie a constamment augmenté dans les
sociétés industrialisées depuis des décennies. Comme l’étude s’arrête en l’année
2015, cette affirmation reste valable. Depuis quelques années, l’espérance de
vie a commencé doucement à baisser aux Etats-Unis (nationalement) et en Grande
Bretagne (dans certaines régions). Concernant Esch, le rapport décèle une
singularité marquante par rapport à la moyenne nationale. Alors que la
différence d’espérance de vie entre hommes et femmes au Luxembourg est de 4,4
années en faveur des femmes (2011 à 2013) , à Esch cette différence est de 7,6
années. Les auteurs s’interrogent sur les raisons de cette différence notable et
ne trouvent pas d’explication. J’en ai une à proposer: Les hommes qui meurent
ces années-ci à Esch-sur-Alzette étaient pour une part importante des anciens
sidérurgistes. Les sidérurgistes vivent moins longtemps que la moyenne des
hommes. Les auteurs de cette étude évoluent décidément dans un contexte
d’économie de services post-industrielle. Jamais, dans le passé, nous avions eu
droit à des statistiques scientifiques sur l’espérance de vie des travailleurs
de l’industrie lourde ! C'était gardé comme un « secret défense ».
Un
mode de vie urbain
Ce n’est pas habituel au Luxembourg : la Ville
d’Esch, quoique n’étant qu’une petite ville dans le contexte continental, est
une localité très concentrée comme aucune autre au Luxembourg. Déjà en 2011
(année du grand recensement), elle comptait 2099 habitants par km2, contre 628
personnes par km2 dans le canton et 198 dans le pays. La relation
propriétaires/locataires était de 58 à 42 pour cent, alors qu’en moyenne
nationale elle était de 69 à 31 pour cent. Les types de logements sont de 70%
des appartements et de 30% des maisons particulières. En moyenne nationale ces
pourcentages sont de 49 et 51.
La lente percée vers une ville universitaire
commence à être sensible dans le domaine de l’habitat. Au 1er
juillet 2017 Esch compait 550 logements d’étudiants, chambres ou studios, assez
bien répartis dans le tissus urbain. 204 studios privés sont cependant situés
près de l’université à Belval et semblent assez chers et surtout accessibles à
des étudiant(e)s issu(e)s des classes moyennes supérieures.
Le
mythe du logement social eschois
Le caractère social du logement locatif à Esch est un mythe. Officiellement la Ville compte 573 logements locatifs sociaux, dont 24 appartenant à la SNHBM, 208 au Fonds du Logement et 341 à la Ville. Mais de ces 573 logements, seuls 461 sont habités. La majorité absolue de ces habitations sont occupés par une seule personne. Dans les nouveaux quartiers Zaepert (« Nonnewisen ») et Universitéit il n’y a pas de logement social locatif, ce qui indique clairement l’orientation politique de l’ancien collège échevinal en matière de logement social. De la grosse centaine de logements sociaux vides, la plupart sont ceux appartenant à la Ville d’Esch (cette information n’est pas mentionnée dans le rapport social). Le « Sozialbericht » arrive à une proportion de 2,5% de logement social à Esch, mais quand on soustrait la grosse centaine de vides, il ne reste que 2% ce qui est dérisoire compte tenu de la crise du logement toujours plus aigue.
Le caractère social du logement locatif à Esch est un mythe. Officiellement la Ville compte 573 logements locatifs sociaux, dont 24 appartenant à la SNHBM, 208 au Fonds du Logement et 341 à la Ville. Mais de ces 573 logements, seuls 461 sont habités. La majorité absolue de ces habitations sont occupés par une seule personne. Dans les nouveaux quartiers Zaepert (« Nonnewisen ») et Universitéit il n’y a pas de logement social locatif, ce qui indique clairement l’orientation politique de l’ancien collège échevinal en matière de logement social. De la grosse centaine de logements sociaux vides, la plupart sont ceux appartenant à la Ville d’Esch (cette information n’est pas mentionnée dans le rapport social). Le « Sozialbericht » arrive à une proportion de 2,5% de logement social à Esch, mais quand on soustrait la grosse centaine de vides, il ne reste que 2% ce qui est dérisoire compte tenu de la crise du logement toujours plus aigue.
Le développement des quartiers d’Esch
Le rapport social
s’occupe de l’évolution de la population dans les différents quartiers de la
ville entre 2002 et 2015. Il faut consulter les chiffres plutôt que le
graphique qui suggère que la croissance se passe surtout au Zaepert
(Nonnewisen), un quartier nouveau. La croissance qui compte est celle des
quartiers centraux : Al-Esch 978 nouveaux habitants, Uecht 573, Brill 496.
Lalleng 858 compte aussi pour beaucoup. (Universiteit n’est pas considéré dans
la graphique). Une analyse judicieuse de l’évolution de ces populations est
notamment importante pour déterminer l’implantation des unités scolaires qui se
font actuellement à la périphérie alors que les enfants sont souvent au centre.
Il existe en effet un parti-pris ancien chez les responsables politiques qu’une
ville ne peut croître que vers l’extérieur alors que la densification des
centres peut être plus importante que l’extension de la périphérie.
La fameuse pyramide des âges
Pendant des
décennies la pyramide des âges eschoise souffrait des conséquences de la crise
de l’aciers des années 1970 et suivantes. La population diminuait, puis
commençait à augmenter légèrement mais surtout elle vieillissait. La
comparaison 2002 – 2015 révèle un heureux retournement : La population
augmente rapidement et sa moyenne se rajeunit. Il y a plus d’enfants et plus de
personnes en âge actif, même si cette évolution est modérée. La pyramide montre
également à quel point les relations enfants-actifs-retraités divergent entre
Luxembourgeois et non-Luxembourgeois. Pour 100 Luxembourgeois, il y a 40,4
retraités luxembourgeois et 23,8 jeunes en dessous de 15 ans, donc 64,2
non-actifs. Pour 100 non-Luxembourgeois il y a 10,6 non-Luxembourgeois
retraités et 24,3 jeunes non-Luxembourgeois, donc seulement 34,9 non-actifs. Un
argument de poids contre le racisme et la xénophobie !
Esch, la bien-aimée
C’est une
révélation ! En 2011 encore (données du grand recensement) Esch était une
des 17 communes sur un total d’une bonne centaine qui comptait plus de départs
vers d’autres communes luxembourgeoises que d’arrivées d’autres communes du
pays. Entre 2005 et 2011, il y avait un solde négatif des arrivées-départs de
1241 personnes vers d’autres communes luxembourgeoises. Esch, la mal-aimée.
L’étude a analysé les chiffres entre 2009 et 2014 et voilà que la tendance
s’est inversée. Le solde entre 2009 et 2014 est positif de 306 personnes.
Le
« Esch-bashing » traditionnel des curés, de la droite catholique, des
bourgeois de la capitale, souvent relayé par les élites conservatrices locales
semble se déliter. Les changements sociétaux vont peut-être remplacer les rêves
d’une vie dans 4 murs non-adossés à la campagne par une vie urbaine avec des
équipements collectifs de proximité ?
A suivre bientôt
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