Histoire de pigeons … et d’infraction à la loi
Les 300 pigeons voués à la mort lente dans un immeuble insalubre à Esch ont fait vibrer le net. On cherche un coupable : le spéculateur foncier de Luxembourg qui laisse son immeuble à l’abandon, le couvreur qui doit savoir que s’il enveloppe l’immeuble d’un filet les animaux emprisonnés vont mourir de faim et de soif. Louanges pour les protecteurs des animaux qui ont réagi consciencieusement et ne se ménageant pas dans cette opération de sauvetage ingrate. Le pouvoir communal se tire plutôt bien d’affaire n’a-t-il pas forcé le spéculateur à bouger. Dans le recherche du coupable, la tendance générale s’oriente vers le couvreur. Il me semble que le spéculateur est quand-même à l’origine du drame.
Les 300 pigeons voués à la mort lente dans un immeuble insalubre à Esch ont fait vibrer le net. On cherche un coupable : le spéculateur foncier de Luxembourg qui laisse son immeuble à l’abandon, le couvreur qui doit savoir que s’il enveloppe l’immeuble d’un filet les animaux emprisonnés vont mourir de faim et de soif. Louanges pour les protecteurs des animaux qui ont réagi consciencieusement et ne se ménageant pas dans cette opération de sauvetage ingrate. Le pouvoir communal se tire plutôt bien d’affaire n’a-t-il pas forcé le spéculateur à bouger. Dans le recherche du coupable, la tendance générale s’oriente vers le couvreur. Il me semble que le spéculateur est quand-même à l’origine du drame.
J’ai déniché
(c’est le cas de le dire) deux autres coupables, la Ville d’Esch et la ministre
de tutelle, Eschoise par ailleurs. Voilà pourquoi : les immeubles
inhabités sont passibles d’une surtaxe de l’impôt foncier après 18 mois
d’inoccupation. La loi dite « pacte logement » au lieu d’être
générale offre cette possibilité aux communes qui en votent un règlement
d’application. Le conseil communal d’Esch a voté un tel règlement mais – suite
à des pressions – ne l’applique pas. C’est illégal ! Un règlement une fois
voté et approuvé par l’autorité supérieure doit être appliqué, c’est une
évidence.
Cette loi et ce
règlement communal ont pour objectif de combattre la spéculation foncière et de
mobiliser du logement. Il s’agit d’inviter les propriétaires par une douce
pression de louer, de rénover, d’emménager un membre de la famille, de vendre
ou de démolir si l’état est vétuste (je présume que cette dernière possibilité
vaut pour le scandale dont il est question). Dans notre situation de crise
manifeste du logement, cette législation fait du sens même si elle est
imparfaite. Selon une estimation de l’ancienne maire Vera Spautz il y avait 800
logements vides à Esch. Leur mobilisation permettrait théoriquement de loger
2000 personnes. En pratique ce serait sans doute moins, mais quand-même…
Et la ministre
dans tout cela ? L’ancien ministre de l’intérieur avait admonesté la Ville
d’appliquer son règlement. La ville avait répondu qu’elle ne parvenait pas à
déceler les logements vides. C’est odieux ! Rien de plus simple que
d’établir une liste des logements vides avec la date de leur dernière
occupation. Le fichier de la population le permet, les compteurs d’eau à arrêt
peuvent aider même s’il y a parfois des compteurs collectifs. On peut
enregistrer les logements sans sonnette, sans boîte à lettres…il suffit de
faire un peu de zèle. Je sais de quoi je parle, ayant livré des listes de
logements vides au collège plus d’une fois. La nouvelle ministre de
l’intérieure déplore la non-application de la loi dans une interview au
tageblatt. Dans la phrase suivante elle dédouane les administration communales
fautives et prétextant encore des difficultés d’application.
C’est l’histoire
d’un petit pays, où tout le monde connaît tout le monde et où l’application des
lois se fait si on veut bien l’appliquer. Tant pis pour les ménages à la
recherche d’un logement abordable …et pour les pigeons qui ne savent rien des
lois.
4.8.2019
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