Sonntag, 6. Oktober 2019

ROUTLËNS - Participation ou Marketing ?


ROUTLËNS - Participation ou Marketing ?

Les travaux de démolition ont commencé sur le tiers de la friche d’ARBED-Terre-Rouge qui s’appelle maintenant « Roud Lëns ». Cela va durer jusqu’en septembre 2021.  J’avais déjà rendu attentif au fait qu’à la lentille, la planification urbaine était privatisée. Le nouveau propriétaire du site, la société IKO appartenant au spéculateur foncier, Monsieur Lux, mène la danse et impose son narratif. Tout sera magnifique : « durable, écologique, humain, artistique ; il y aura de la qualité de vie, de la valorisation du patrimoine industriel, de la convivialité. » Vous avez dit participation ? Il est possible d’envoyer des idées sur le site ROUTLËNS et c’est à peu près tout en matière de participation. Les ateliers publics organisés par IKO à l’école du Brill et les promenades sur le site et le droit d’envoyer des idées ne sont pas de la participation ais uniquement du marketing.



Monsieur Lux est un homme d’affaires habile qui sait capter les sentiments d’une ville et les instrumentaliser pour ses projets. Voilà qu’apparaissent des peintures murales géantes dans la rue d’Audun (direction frontière) et une forêt de drapeaux près de la barrière CFL.


L’intervention de l’administration communale dans tout ce remue-ménage est sommes toutes effacée. Les très grandes lignes du projet sont intégrées dans le nouveau PAG (plan d’aménagement général) en cours de légalisation. En gros, il s’agissait de définir deux zones hab1 (faible densité de construction – du côté d’Audun) et hab2 (densité initialement fixée à 250 logements par hectare et rabaissée depuis à 160 unités/ha). 4 vestiges industriels sont à préserver ou réutiliser (2 halles, une tour de contrôle ferroviaire et le long mur en brique le long de la rue d’Audun). I faut encore ajouter les « servitudes » de mobilité douce inscrites approximativement dans le PAG et qui pourraient se révéler précieuses à l’avenir. Les installations de déchargement le long de la rie Barbourg que veulent préserver les activistes du quartier autour de l’ami Heng Clemens ne sont plus un sujet pour Lux. Concernant le quota de logement locatif à prix abordable, l’administration communale va essayer de le remplacer autant que possible par du logement de propriété. La ligne politique de « gentrification » , consensuelle parmi toutes les fractions du conseil communal – sauf déi Lénk – se heurte cependant à certaines dispositions législatives et peut-être à l’attitude du ministre du logement dont le fauteuil est sans cesse occupé par des titulaires changeants qui se le repoussent comme une patate trop chaude.



Ce qui est grave dans l’appropriation privée de la planification urbaine c’est le fait que le projet concernant les 10,5 ha de la lentille est traitée comme un terrain de jeu dans les mains d’un spéculateur, qui ne doit pas se soucier de son insertion dans l’ensemble du tissu urbain. A ce sujet, les interrogations sans réponse sont multiples.
-       Quelle sera la connexion avec le quartier Hiehl ?
-       Quelle sera la connexion envers l’autre partie de l’ancienne usine Terre Rouge (plus étendue) du crassier ?
-       Quel sera à l’avenir le concept de mobilité dans le sud d’Esch ?
-       Quel rôle est dédié à la « Handwierkergässel » qui n’est pas sur le terrain de la lentille, mais à 20 mètres de celle-ci ?
-       Que se passera-t-il avec le tunnel qui reliait la lentille à la gare d’Esch et qui passe en dessous du passage à niveau ?
-       Que fait-on des ponts qui relient la lentille au crassier ?
-       Comment voit-on l’avenir de la circulation vers Audun, qui est notre ville voisine et que seul les suicidaires osent approcher à pied ou à vélo ?
-       Est-ce que le GECT Belval-Alzette (une coopération des communes limitrophes luxembourgeoises et françaises de la petite région est impliquée dans la planification ?
-       Existe-t-il au moins des consultations sur l’avenir des surfaces aquatiques (étangs, bassins de refroidissement, cours d’eau) de l’autre côté de la rue de Belval ?
-        
Un promoteur privé n’est pas obligé de s’occuper de toutes ces questions urbanistiques. Il s’occupe de la rentabilisation de son terrain. L’administration communale s’efforcera d’encadrer vaguement son projet. La population de la ville est laissée pour compte. Le projet ROUTLËNS est un exemple comment il ne faut pas faire la planification urbaine et l’organisation de notre territoire urbain – pardon – du territoire urbain de Monsieur Lux.

6.10.2019

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