Sonntag, 19. Juli 2020

Blanchir, verdir, humidifier, aérer!

Le polémique autour des ajoutes de définitions à la fin de la partie écrite du PAG eschois efface quelque peu le débat sur le vrai contenu du plan d’aménagement. Disons le tout de suite : la lubie rétrograde du collège échevinal, qui freine l’ évolution de formes de vie en société nouvelles et qui se dirige aussi contre la population estudiantine ne tient pas debout juridiquement, elle sera cassée. Espérons que les dégâts ne seront pas trop importants entretemps et avant que le collège se sera ravisé ou que les autorités supérieures ou la justice auront mis fin au texte incriminé.


L’œuvre entière du nouveau PAG est considérable, un travail de pros qui va structurer l’évolution de notre bonne ville pendant des décennies. Il y aura sans doute des choses à rectifier ultérieurement (au delà du petit chapitre malheureux des définitions du vivre ensemble). Il reste d’importants blancs comme tous les territoires de l’ancienne usine Arbed-Esch-Schifflange et du crassier de Terre de Rouge qui logeait la centrale thermique et la « Handwierkergässel » pourtant classée. Qui dit blancs pense également voies de circulation de et vers ces terrains qui sont toujours classés comme terrains industriels.

Je voudrais dans ce petit texte traiter les problèmes du changement climatique tels qu’ils peuvent se décliner dans l’aménagement général futur d’Esch-sur-Alzette. Pour faire simple, j’ai divisé les objectifs d’adaptation au changement climatique sous quatre verbes.

Blanchir

Les surfaces minérales de couleur sombre absorbent les rayons du soleil et les remettent dans l’atmosphère la nuit. Lors des canicules, la température ne descend plus que très peu la nuit. Toute une ville, ou du moins ses quartiers centraux sont en insomnie. Les surfaces claires - pas forcément toutes blanches - rejettent les rayons du soleil et les nuits restent respirables. Aussi l’urbanisme moderne recommande-t-il de « blanchir » peu à peu les villes y comprises en remplaçant l’asphalte noir par des revêtements clairs. L’effet progressif de telles mesures est loin d’être anecdotique. Leur effet peut tempérer les pics de canicule de nombreux degrés. Il ne s’agit pas de tout démolir et de recommencer à zéro. Il s’agit de planifier sur le long terme.

Verdir

Les Eschois(es) en parlent peu mais les visiteurs le remarquent : Esch est une Ville pas mal verte. Pendant quelques décennies, de nombreuses rues à renouveler ont été plantées. Ces derniers temps, les efforts de verdir Esch battent de l’aile. Dans le rue Zénon Bernard, entre Xavier Brasseur et Dicks, je vois seulement deux fosses pour y planter un arbre. On nous dit que les racines des arbres causent problème aux réseaux souterrains. On ne fait plus des rangées d’arbres mais d’un arbre-alibi près de chaque coin de rue. On laisse minéraliser avec de la sombre « Grauwacke » les jardins privés des secteurs « Hab1 » sans la moindre réaction de la part de la municipalité. On fait installer à fort prix des jardins éphémères sur asphalte fort bien reçus par la population. Il n’y a presque aucun effet positif sur la biodiversité. Du point de vue écologique c’est plutôt une arnaque. Il faut à Esch une planification verte dans tous les quartiers ! Actuellement, nous sommes en régression.

Humidifier

La science urbanistique moderne s’occupe de plus en plus du problème. Pour lutter contre les effets du changement climatique il faut réhabiliter le rôle de l’eau de surface. Même en temps de températures élevées, les eaux de surface, rivières, ruisseaux, étangs ne dépassent que rarement les 23-24 degrés. Ils tempèrent le climat ambiant pendant les pics de chaleur. C’est également vrai pour les forêts qui restent à peu près fraiches parce que contenant beaucoup d’humidité. Les urbanistes insistent sur l’importance de l’eau en mouvement. Là encore, l’effet est loin d’être anecdotique. Alors il faut sortir les cours d’eau des canaux et poursuivre les travaux pour sortir l’Alzette et le Dipbach de leur carcan en béton. Et la rue de l’Alzette ? Soyons courageux ! Elle lutte pour la préservation de son prestige. On cherche des solutions-miracles pour attirer du monde dans cet espace commercial (et social) qui subit les affres du commerce en ligne. Et si l’on faisait de nouveau couler un «Bächle » comme à Fribourg-en-Brisgau ? Mais l’Alzette pue ! L’Alzette est purifiée par la station d’épuration moderne et biologique d’Audun, elle ne pue plus. Et que dira le prince-héritier en défilant la soirée du 22 juin ? On lui prêtera un kayak.  

Aérer

La technique consiste à mesurer les flux d’air frais dans les villes à l’aide d’anémomètres. Il s’agit de détecter les micro-flux, qu’on peut influencer par des mesures d’urbanisme. Contre les « macro-flux » que nous indiquent les bulletins-météo on ne peut rien, ils nous sont dictés par la nature. Il s’agit de guider un peu les petits flux frais vers les quartiers fortement urbanisés. Il existe des compétences à ce sujet auprès de l’université de Luxembourg, dont il faudrait se servir tout comme pour les chapitres « blanchir », »verdir » et « humidifier ». Après tout, nous sommes maintenant une ville universitaire. Il serait temps de s’en rendre compte à la mairie aussi concernant les compétences accumulées dans les recherches scientifiques et qui doivent faire leur entrée dans la gestion communale.

Pour un plan climat superposé au PAG

Je suis venu à la conviction que le PAG eschois en phase d’adoption a besoin d’un « plan superposé » en matière climatique. Le terme superposé est déjà utilisé dans la sémantique du PAG mais dans un autre sens. Il ne s’agit pas de freiner la mise en service du PAG. La superposition peut se faire après. Le logique des PAG (celle des PAG en général, ce n’est un problème eschois) tient trop du « Flächennutzungsplan ». Il ne s’agit pas seulement de définir la fonction des différentes surfaces urbaines. D’ailleurs le PAG eschois contient déjà bien des éléments qui dépassent de loin le sens de la traduction allemande de l’objet, comme des couloirs, des servitudes etc. Les quatre mots que je viens de traiter sont indicatifs et incomplets. Ainsi faudrait-il probablement ajouter des « coulées vertes » ou couloirs verdis pour connecter des espaces verts urbains à d’autres comme par exemple l’espace du parc Laval et le cimetière St. Joseph, qui ressemble de plus en plus à un parc , au Schlassgoard. Il y a beaucoup de matière à réfléchir pour améliorer notre planification urbaine pour faire d’Esch la plus belle ville du pays (qu’elle est probablement déjà) mais surtout la plus vivable.

19.7.2020 

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